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“Nous jugerons sur pièces”: Tanguy laisse la censure en suspens avant l’ultime réunion du conclave sur les retraites

“Nous jugerons sur pièces”: Tanguy laisse la censure en suspens avant l’ultime réunion du conclave sur les retraites
Interrogé sur la possibilité de voter une motion de censure à l'issue du conclave sur les retraites, le député Jean-Philippe Tanguy (RN) temporise pendant que la gauche brandit clairement la menace. Dans le parti d’extrême droite, cette option est risquée. Si le gouvernement était renversé, puis l’Assemblée dissoute, Marine Le Pen ne pourrait se présenter aux élections législatives anticipées qui suivraient.

Le Rassemblement national est-il prêt à censurer François Bayrou dans les prochains jours? À l'approche de l'ultime réunion du conclave des partenaires sociaux sur la réforme des retraites, le parti d'extrême droite n'a pas officiellement tranché cette question, alors qu'il pourrait avoir les clés de l'avenir du Premier ministre.

Au micro de RTL, Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe des députés RN, temporise ce vendredi 20 juin. "Nous jugerons sur pièces", avance l'élu de la Somme. "On ne sait pas ce que monsieur Bayrou veut faire de ce qui s’est passé, ou pas d’ailleurs, au conclave et quelles décisions seront prises."

Une certaine prudence qui tranche avec son ton offensif habituel et qui, plus généralement, interroge au regard des positions du RN. En effet, celui-ci est opposé à la retraite à 64 ans, en dépit de certains revirements, illustrés notamment par son président Jordan Bardella durant la dernière campagne des élections législatives.

Or, il semble acquis que ce critère d'âge ne fera pas l'objet d'une évolution à l'issue du conclave même si les partenaires sociaux parviennent à un accord, le patronat étant opposé à tout retour en arrière sur ce sujet.

La France insoumise en a fait un motif de censure et souhaite déposer une motion. Les socialistes, eux, ont mis la pression sur François Bayrou cette semaine, en assurant au chef du gouvernement que si cette question des retraites ne se retrouvait pas au Parlement après le conclave, ils seraient prêts à le renverser.

Ce qui, de fait, peut amener l'extrême droite à jouer un rôle dans le maintien ou la chute du gouvernement, ses voix devenant décisives en cas de vote de l'ensemble de la gauche.

Pour autant, Jean-Philippe Tanguy assure que "le retour au 62 ans n'était pas une ligne rouge avec ce gouvernement".

"Pourquoi? Parce qu’à partir du moment où on entrait en négociation sérieuse (...) les macronistes et Les Républicains étaient contre, donc on avait dit qu'on le fer(ait) en 2027", poursuit le parlementaire, renvoyant cette question à une éventuelle victoire du RN lors de la prochaine élection présidentielle.

Ce proche de Marine Le Pen reconnaît cependant que l'absence d'accord entre les partenaires sociaux pourrait poser certains problèmes à ses yeux: "On aurait pu négocier des droits nouveaux pour les femmes dont les carrières sont discriminées et dont les retraites ne sont pas à la hauteur de leurs efforts. On aurait pu voir des efforts sur les carrières longues ou sur les conditions de travail. C’est cela qui est dommage et c’est là qu’on aimerait entendre monsieur Bayrou", explique-t-il.

Si Jean-Philippe Tanguy n'enterre pas totalement la possibilité de la censure, précisant cependant que "Marine Le Pen et Jordan Bardella décideront" de la position du parti, d'autres se sont montrés plus directs, à l'image de Laurent Jacobelli.

"Sur le principe, la censure ne nous fait pas peur" mais "nous attendons évidemment le budget, (...) où tout sera, probablement, proposé", a indiqué le député et porte-parole du RN sur RMC ce mercredi.

Il faut dire que la censure est une question particulièrement sensible au RN pour, au moins, deux raisons. La première concerne Marine Le Pen. Condamnée à une peine d'inéligibilité avec exécution immédiate en première instance pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires du FN, la députée du Pas-de-Calais, qui a fait appel, ne pourrait remettre son mandat en jeu si de nouvelles élections législatives avaient lieu.

Or, en censurant le gouvernement, le parti d'extrême droite prendrait ce risque car le président Emmanuel Macron pourra prochainement dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale s'il le souhaite, bientôt un an après les dernières élections législatives.

Outre l'avenir judiciaire de Marine Le Pen, la censure pose une autre question pour le RN. Est-il prêt à se voir accusé d'être responsable d'une certaine instabilité dans le pays en cas de vote favorable, alors qu'il cherche précisément à se notabiliser depuis des années?

BFM TV

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